Une enquête publiée ces jours-ci par le Syndicat national de l’édition montre que les Français font beaucoup plus confiance au livre qu’à internet. Mais 38% des gens déclarent lire moins qu’avant. Pour autant, le livre numérique continue de progresser, lentement. 11% des lecteurs utilisent ce support, contre seulement 8% il y a trois ans. Mais 9 lecteurs de livres numériques sur 10 lisent aussi des livres au format papier. 2014 sera-t-elle enfin l’année du livre numérique ?…
Un fait est certain : les éditeurs commencent eux-mêmes à étoffer l’offre du numérique. Pour être plus précis, 74% des 50 meilleures ventes Ipsos/Livre Hebdo 2012 étaient disponibles dans ce format, y compris en ce qui concerne de la bande dessinée ou des livres de jeunesse.
Autre fait intéressant, justement : si l’e-book a longtemps été centré sur les ouvrages ne comportant que du texte, ce n’est plus le cas. Aujourd’hui, on trouve des ouvrages numériques illustrés dans les créneaux jeunesse, beaux livres, guides pratiques… C’est l’émergence du format ePub 3.0, un format prenant en compte l’enrichissement multimédia et l’interactivité, qui a rendu ceci possible.
Dès lors, les éditeurs viennent de franchir un cap important. Face aux nouvelles possibilités techniques offertes par l’e-book, ils testent somme de contenus innovants. Il suffira pour s’en convaincre d’assister aux Assises du livre numérique qui aura lieu le vendredi 21 mars au Salon du livre de Paris.
Les lecteurs montrent bien un intérêt croissant pour ce support. Ils sont de plus en plus nombreux, et ne délaissent pas pour autant le livre papier. Les Français achètent de plus en plus de quoi lire sur écran. En 2014, 500 000 liseuses, 4,5 millions d’ordinateurs portables, 5,1 millions de tablettes et 15,2 millions de smartphones se seraient connectés à des plateformes de vente de contenus numériques. On constate d’ailleurs que l’utilisation des tablettes, dont le prix est en constante diminution, progresse fortement. Mais la préférence des lecteurs se tourne vers des produits multi-usages et non sur les liseuses, restreintes à une seule utilisation.
Quoi qu’il en soit, la multiplication de l’offre permet la démocratisation progressive de l’usage de la lecture numérique.
Autre facteur d’évolution, la plupart des libraires propose aujourd’hui une offre en ouvrages numériques sur leur site. Ceci concerne les grandes chaînes de librairies, bien sûr, mais aussi les libraires indépendants.
Aujourd’hui, les pouvoirs publics en France ont pris conscience des spécificités du support numérique et tentent d’accompagner sa progression. Le pays accuse en effet un net retard par rapport aux pays anglo-saxons. Par exemple, aux USA, la vente d’e-books représente 20% du chiffre d’affaires global. Le nombre de ventes se situe autour de 15% au Canada, de 12% en Angleterre.
En France, donc, la Commission numérique a choisi six axes de réflexion pour aider les acteurs du numérique à favoriser leur action. Il s’agit :
Sylvie Ducas, directrice d’un master Métiers du livre : interview (1/2)