Du 20 mars au 30 juin, e-bb, l’e-journal de Boulogne-Billancourt, organise un concours de nouvelles policières. La scène du crime ? La ville de Boulogne-Billancourt… PluMe d’associe à e-bb pour le premier prix en offrant trois heures de coaching éditorial au lauréat de la catégorie ‘adulte’. À vous de jouer ! 🙂

Il n’y a pas de polar boulonnais. À Caen, au Havre, à Lyon ou à Toulouse, oui. Mais pas à Boulogne-Billancourt. Et pourtant, la ville s’y prête ! Riche en histoire et en enjeux, active, avec des brassages de populations du matin au soir, des dynasties et des nouveaux venus, la proximité du Bois, de la Seine et de la Capitale, une Grand Place et des impasses, elle aurait tout pour accueillir une bonne intrigue urbaine.

C’est de ce constat qu’e-bb est parti pour proposer un nouveau concours de nouvelles. Un crime a été commis à Boulogne, c’est ce que l’on sait. M.A. Graff, auteure de polars boulonnaise, a rédigé le début de l’histoire. À vendre en l’état, c’est le titre. À vous d’imaginer le reste…

Le début d’À vendre en l’état…

 

– Zut ! grommela Jo tout en suçotant son doigt endolori.

Un instant d’inattention en décapant un mur et elle venait de tenter de se raboter l’index….

Décidément, les travaux manuels n’étaient pas sa tasse de thé. Mais bon, elle tenait à présenter au tapissier des murs débarrassés de l’horrible papier peint jauni, au moins centenaire, qui décorait les murs de l’entrée, ne serait-ce que pour vérifier l’état des parois. Un instant, elle promena un regard satisfait autour d’elle… même s’il leur faudrait assumer beaucoup de travaux, avoir pu racheter cette maison ancienne de la rue Tisserand, à Boulogne-Billancourt, constituait une chance unique pour un jeune couple. La bâtisse était assortie d’un jardin de dimensions correctes, idéal pour une famille. Les parents de Joséphine, dite Jo, avaient habité non loin de là à Boulogne et savaient que la maison était à l’abandon depuis des années… ils avaient démarché diverses études notariales sans trop y croire avant de dénicher la perle rare, un notaire au moins aussi âgé que la maison qui leur avait facilité les démarches nécessaires. Il avait connu la précédente propriétaire, d’une excentricité notoire, qui était morte intestat à l’étranger… Il leur avait fallu longtemps avant de retrouver un neveu de la vieille dame qui avait consenti à la vente de bonne grâce pour un prix raisonnable, de toute façon grevé par des droits de succession démentiels.

Jo se rendit dans la cuisine, et ouvrit la porte du réduit. Au pied de l’escalier en bois antédiluvien où s’affairait son tout récent mari armé d’une lampe de poche, elle sourit avec tendresse.

– Alors, Laurent ? Tu t’en sors ? As-tu trouvé un trésor enfoui ?

Deux éternuements lui répondirent, ainsi qu’un bruit de trompette sonore.

– Pour l’instant, j’ai surtout découvert une collection de souris, d’araignées et de détritus datant au moins d’avant-guerre, répliqua-t-il du fond de la cave. Il n’y a pas trop de bazar ici, ce n’est pas si catastrophique que je le pensais, et on pourra faire un bel espace de stockage de cette cave, mais tout le chauffage et les arrivées d’eau sont à refaire. Certaines ont visiblement éclaté lors des précédents hivers. On a bétonné une partie pour limiter l’humidité de la terre battue, heureusement, mais il y a du travail ici.

Avec agilité, Laurent grimpa l’escalier qui ouvrait en pente raide vers la cuisine et essuya ses mains à un chiffon. Il fit un grand sourire à sa femme, tandis que son oreille droite s’ornait d’une longue toile grise où paradait une minuscule araignée, apparemment avec flegme.

– On ne peut pas gagner à tous les coups, en enlevant le capitonnage et la moquette nous avons déjà découvert un magnifique parquet et une rambarde d’escalier en acajou de toute beauté… je préviens Lambert tout de suite. Il va nous évaluer ça.

– Attends, que je te rende beau, rit sa femme en lui ôtant la toile d’araignée et l’époussetant à la hâte.

Quelques instants plus tard, Laurent revenait dans la pièce accompagné d’un homme imposant d’une cinquantaine d’années au visage massif et rougeaud, flanqué d’un jeune homme noir à casquette, maculé de poussière blanche et armé d’une pioche.

– J’ai fait l’état des lieux. Il va falloir refaire toute l’électricité, les arrivées d’eau et le reste, fit le jeune homme en ouvrant largement la main. Bref, il y a du pain sur la planche.

– Je vais voir ça, déclara Monsieur Lambert en bombant le torse d’un air important – ou plutôt la panse. Ray, tu me suis.

Le jeune homme, de son vrai nom Raymond-Charles, obtempéra aussitôt et descendit avec agilité le long de l’échelle avec son patron.

– Que comptes-tu faire maintenant ? demanda Jo.

– Vérifier l’état du jardin, déclara son mari d’un air résolu. Les ronces ont tout envahi, et l’ancienne serre menace ruine. Il faudra peut-être la refaire aussi.

– Essayons de remettre d’abord en état le bâtiment principal, fit Jo en riant.

Ils avancèrent pas à pas dans le jardin aux hautes herbes folles pour rejoindre l’ancienne serre, dont un des côtés était parsemé d’outils rouillés et où trônait une vieille brouette renversée.

– Quels crétins, fit Laurent en les désignant. Alors qu’il était si simple de les rentrer dans l’établi.

– Monsieur Cachon ! Monsieur Cachon !

– Quoi ?

Le couple se retourna pour découvrir Monsieur Lambert, au visage couvert de sueur, accourir vers eux en tenant une bouteille de whisky à la main.

– Eh ! Mon malt écossais ! s’indigna le jeune homme.

– Ray… Ray a voulu… voir si la couche de ciment… était profonde, balbutia Lambert. Il a donné des… coups de pioche dedans…

– Et alors ? gronda Laurent, dont les yeux ne quittaient pas sa précieuse possession.

– La dalle… du boulot d’amateur… ça s’est effrité… Bon sang, Ray est tombé dans les pommes… Il y a…

 

Règlement du concours de nouvelles

Le concours est ouvert à tous, répartis en trois catégories :

  • Collège
  • Lycée
  • Adultes

Les participations peuvent être individuelles ou collectives, mais chaque participant ne peut concourir qu’une seule fois. Le format est flexible, de 4 à 30 pages (soit 14 000 à 105 000 caractères, espaces compris), dactylographiées en traitement de texte compatible. Vous pouvez proposer un roman graphique de même format, à condition qu’il soit en noir et blanc.

M.A. Graff a délibérément imaginé un début très ouvert, alors faites marcher votre imagination ! Anticipation, actu, cold case… tout est possible. Quelques précisions toutefois :

  • Contrainte de temps : l’union de Boulogne et de Billancourt date de 1926, et le cadastre a été révisé dans les années 30, conduisant à l’apparition de la rue Tisserand. Difficile, donc, de remonter au-delà.
  • Contrainte de lieu : vous l’aurez compris, si le gros de l’histoire se déroule à Shanghai, vous serez un tout petit peu hors-sujet…
  • Droit au nom, droit de la personnalité et vie privée : le droit est très tolérant en la matière, dès lors qu’il s’agit d’œuvre littéraire. Vous pouvez sans inconvénient faire intervenir des personnages réels, historiques ou contemporains dans votre histoire, de même que des établissements, dans la grande tradition du name dropping. Mais l’e-bb décline toute responsabilité si votre voisin vous fait une scène après avoir découvert que vous en aviez fait l’auteur du crime…

Toutes les contributions doivent parvenir par mail à e-bb d’ici le 30 juin 2014 à contact@e-bb.fr

Prix à gagner pour le concours de nouvelles

  • Grâce à nos libraires partenaires, les gagnants seront récompensés par des bons d’achat de livres.
  • 3 heures de coaching éditorial offert par Plume d’escaMpette.
  • Publication des meilleures nouvelles en recueil, pour en faire vraiment le livre de la ville ! Clin d’œil à Eugène Sue, le titre provisoire est Les mystères de Boulogne-Billancourt – Détails à suivre prochainement.

 Partenaires

 

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