Serge Joncour, voilà un écrivain contemporain qui gagne à être lu. Après avoir envoyé des manuscrits aux éditeurs pendant cinq ans avec pugnacité, il fait paraître son premier roman, Vu, en 1998, chez le Dilettante. Depuis, le parcours de l’écrivain est parsemé de prix littéraires et fort d’une dizaine de romans. Joncour, c’est autant une écriture diverse portant une véritable vision du monde qu’un bel humour noir. Quand un baladin se fait féroce…
Serge Joncour, c’est un écrivain et un scénariste. Mais derrière l’apparente facilité de son écriture, il admet lui-même être capable de réécrire son texte cinquante fois avant d’en être satisfait ! En revanche, Serge Joncour reconnaît ne pas faire de plan préalable pour un roman, afin de ne pas s’en sentir prisonnier.
Il sait également qu’avant d’être édité, un auteur doit se montrer pugnace, accrocheur, même dans les plus grands moments de doute qui ne manqueront pas d’arriver à un moment ou à un autre. Sa croisade a duré 5 ans avant sa première publication. Le Dilettante présente Serge Joncour par ces mots :
« Il est né un jour de grève générale. On lui en a longtemps fait le reproche. Depuis, il continue sur sa lancée. Très tôt il est allé à l’école, puis par la suite, il en est sorti. Il a passé son enfance entre Paris, la Nièvre, l’Eure-et-Loir et le Valais suisse (sic). Il a commencé des études de philosophie alors qu’il voulait faire nageur de combat. »
Cela représente bien le ton d’humour noir qui caractérise souvent Serge Joncour. Reconnu comme un homme un peu bourru, mais charmant, il aime à se rendre à la rencontre de son public dans toute la France. Car le métier d’écrivain, ce n’est pas seulement l’écriture, malgré ce que tout le monde croit souvent. Il s’agit aussi de promouvoir ses œuvres, y compris parfois à travers toute la France, dans des petites librairies de Province.
Serge Joncour fait de cette situation le prétexte à son dernier roman, L’Écrivain national. L’histoire est simple : un écrivain est invité en résidence dans un petit village (imaginaire) du Morvan. Il s’attend à un accueil digne de son rang, avec un peu de douce mégalomanie, se figurant une foule d’admirateurs attendant la dédicace. Mais bien évidemment, les choses ne vont pas se passer comme prévu pour celui que le Maire surnomme malicieusement « l’écrivain national »… Serge, comme écrivain, a la passion des faits divers. Il aime à lire les journaux locaux et tombe inopinément sur un chien écrasé, une sombre histoire de disparition d’un certain Commodore, un richissime maraîcher. Deux jeunes, Malik et Dora, sont soupçonnés de son meurtre. Serge va user de son savoir-faire d’écrivain pour enquêter et pour se rapprocher de la mystérieuse Dora. Dès lors, le paisible séjour de promotion va se transformer en cauchemar.
Serge Joncour nous parle là de son métier d’écrivain. L’enquête menée se déroule à la manière dont un écrivain recueille de la documentation pour son roman. Entre réalité et fiction, Serge va avoir affaire avec une lectrice plus complexe et dangereuse qu’il ne le pensait… Le fort de Joncour est de ne jamais entrer dans une case. Et L’Écrivain national n’échappe pas à cette particularité. Roman policier ? Autobiographie douce-amère ? Roman de mœurs ? Analyse sociale ? Réflexion sur le romancier, sur l’écriture ? Histoire d’amour ?… L’Écrivain national est un peu tout cela en même temps, mais aussi beaucoup plus…
Comment choisir un atelier d’écriture qui me correspond ? (2/2)