Alexandre Feraga signait, en 2014, un premier roman réjouissant, Je n’ai pas toujours été un vieux con paru chez Flammarion. Ce jeune auteur nantais né en 1979, passionné par la peinture surréaliste, le rock et le jazz, est sur le point de sortir un deuxième roman chez Fayard, La Femme comète. Chez PluMe, nous sommes très heureux de vous présenter Alexandre, qui démontre que même dans un monde éditorial actuel complexe et terriblement monétisé (589 nouveaux romans en cette rentrée de septembre 2015…), de jeunes auteurs de talent peuvent non seulement être publiés, mais surtout être reconnus à leur juste valeur. Alexandre nous livre en exclusivité son trajet d’écrivain…

PluMe : Depuis combien de temps écrivez-vous, et comment vos idées littéraires vous viennent-elles ?

Alexandre Feraga : J’ai commencé à écrire il y a une quinzaine d’années. Cela a commencé par des petites phrases mal foutues. Des mots que je collais les uns aux autres pour dire ce que je n’arrivais pas à dire. C’était des poèmes bancals, des tentatives boiteuses. Mais cela me faisait du bien. Et puis je suis tombé dans la littérature, j’ai découvert des auteurs qui écrivaient ce que je ressentais. Ils sont devenus des amis, des balises, des sources. Avec le temps, j’ai compris qu’un jour moi aussi j’écrirais des romans.

Les idées naissent de l’observation. J’aime aussi créer des rencontres improbables entre mes personnages. Mettre de la lumière dans les ténèbres.

Alexandre Feraga : un acte de création salutaire

PluMe : Pouvez-vous nous raconter votre trajet jusqu’à l’édition ?

Alexandre Feraga : À la demande d’amis, j’ai auto-publié des recueils de poèmes au début des années 2000. Ces tentatives boiteuses et salutaires dont je vous parlais. Je n’ai quasiment rien écrit pendant plusieurs années, j’emmagasinais de la matière dans la vie de tous les jours. Et puis tout a basculé en 2012. J’ai participé à un concours de nouvelles organisé par Le Texte Vivant, et j’ai été lauréat. Comme j’avais déjà écrit mon premier roman et qu’il dormait dans un tiroir, j’ai décidé de le présenter. Sabrina Grimaldi, éditrice au Texte Vivant, a aimé ce roman et décidé de lui donner toutes ses chances pour qu’il soit lu par le plus grand nombre. Elle a fait appel  à un agent littéraire, Isabelle Martin-Bouisset, qui a défendu le roman auprès de plusieurs éditeurs. J’ai eu l’immense chance de pouvoir choisir Flammarion. Le roman s’est vendu à près de 9000 exemplaires grâce la confiance de Sabrina Grimaldi et d’Isabelle Martin-Bouisset.

PluMe : Quels sont vos auteurs ou vos romans préférés ?

Alexandre Feraga : Les auteurs qui m’accompagnent sont Erri de Luca, Stephen King, José Saramago, Jean Echenoz, Julio Cortazar, Albert Cossery et beaucoup d’autres. Mes romans préférés sont : La route d’Ithaque de Carlos Liscano, Le désert des Tartares de Dino Buzzati et Carrie de Stephen King, un livre sauvé de la poubelle par sa femme !

Un second roman prometteur

PluMe : Pouvez-vous nous parler de votre roman à paraître (en octobre 2015 chez Fayard, NDLR) ?

Alexandre Feraga : Mon deuxième roman est totalement différent du premier. Il est plus sombre. On y rencontre des personnes en révolte. En révolte contre le monde financier qui asphyxie nos sociétés et tue le désir dans l’œuf. En révolte contre le poids de la famille, ses mensonges, ses lâchetés, ses non-dits. En révolte contre la perte d’un parent. Voilà pour la première partie du roman. Dans la seconde, les personnages basculent dans la lumière. Un des personnages principaux écrit de la poésie et ses mots vont le sauver d’un acte barbare et irréversible. C’est aussi un roman sur l’importance de l’art dans nos civilisations. Comment l’écriture, et l’acte de créer, peuvent lutter contre toute forme de violence.

PluMe : Que pensez-vous de l’autoédition ?

Alexandre Feraga : Il y a beaucoup de gens qui écrivent et peu qui sont édités. Évidemment, on ne peut pas éditer 66 millions de personnes ! Que certains aient la volonté de créer et d’être lus donne de l’espoir. Je le répète, l’acte créatif est salutaire. Mais il faut savoir dissocier le désir d’écrire du désir d’être lu. Sinon, attention aux déconvenues. Les succès littéraires qui viennent de l’autoédition font rêver beaucoup de monde, mais cela reste marginal. Je suis pour l’autoédition, car elle permet une stimulation dans la création.

PluMe : Auriez-vous quelques conseils à donner aux jeunes auteurs qui rêvent de devenir un jour des écrivains édités ?

Alexandre Feraga : Ce serait présomptueux de ma part de donner des conseils. Mais j’en ai quand même un : n’écrivez pas pour être édité.

Dans tous les cas, nous souhaitons à Alexandre toute la réussite qu’il mérite ! 🙂

En savoir plus sur Alexandre Feraga

26 octobre 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Alexandre Feraga – interview exclusive

Alexandre Feraga signait, en 2014, un premier roman réjouissant, Je n’ai pas toujours été un vieux con paru chez Flammarion. Ce jeune auteur nantais né en 1979, […]
19 octobre 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Karine Giébel : immersion dans l’ombre du polar

Il est une thématique littéraire très difficile à manier, celle du huis clos. Tout le monde connaît celui de Sartre, mais il en existe une quantité […]
12 octobre 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Serge Joncour : l’écrivain pluriel

Serge Joncour, voilà un écrivain contemporain qui gagne à être lu. Après avoir envoyé des manuscrits aux éditeurs pendant cinq ans avec pugnacité, il fait paraître son premier […]
24 septembre 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

La sélection pour le prix Renaudot 2014

Le prix Théophraste Renaudot a été créé dès 1926 par dix jurys écrivains et journalistes. Son histoire est d’ailleurs intéressante. Avant de voir quels sont les romans sélectionnés […]
23 septembre 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Paranormal Activity (film) : une narration démoniaque

On le sait, PluMe aime bien les films de genre. L’un d’eux est emblématique de ce qui peut tenir le spectateur en haleine jusqu’au bout avec […]
23 septembre 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Quand Harry Potter fait de la politique… – 3/3

Dans nos premier et second volets, nous avons vu qu’Harry Potter, succès éditorial planétaire et sans équivalent, était une saga universelle. Ceci pouvait sans doute expliquer […]
19 septembre 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Hubert-Félix Thiéfaine, le poète au blues noir

Disons-le sans détour : Hubert-Félix Thiéfaine n’est pas seulement un chanteur-poète, c’est un monument. Un de ceux encore vivants qui peut trôner dans le panthéon de […]
12 septembre 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Blogs littéraires et conseil de lecture : une fonction stratégique

Savez-vous que la plus grosse difficulté, lorsqu’on achète des livres sur internet, est d’être conseillé ? On sait fort bien qu’à la ville, ce sont principalement […]
10 septembre 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Gabriel García Márquez : une putain de vie

Gabriel García Márquez, l’une des grandes figures de l’écriture hispanophone, nous a quitté il y a deux jours, le 17 avril dernier à l’âge de 87 […]
7 septembre 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Hervé le Corre, lauréat de Quais du polar 2014

C’est à Lyon, c’est annuel et ça a un succès grandissant : la 10e édition du festival Quais du polar vient de s’achever cette année sur un franc […]
2 septembre 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Un guide de voyage dans l’imaginaire d’un pays : éditions Nomades

PluMe a déniché pour vous un concept de guides de voyage qui mérite le détour. Non par le contenu : un bon vieux guide du Routard […]
31 août 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Marie-Agnès Moller, auteure de Paris Horribilis : interview exclusive

Une remarquable réussite en librairie, ce Paris horribilis de Marie-Agnès Moller qui s’offre le luxe de détrôner Métronome de Lauran Deutsch dans certaines FNAC de France ou de Belgique […]
29 août 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Le Texte Vivant, maison d’édition : interview de Sabrina Grimaldi

Le Texte Vivant est une nouvelle maison d’édition née en 2012. Sa particularité : outre la recherche et la diffusion de nouveaux talents littéraires, elle expérimente […]
25 août 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

1913 et Apollinaire : et le XXe siècle fut

On croit benoîtement que les siècles littéraires commencent nettement. Le 31 décembre 1899 à 23h59, c’était le XIXe. Et le 1er janvier 1900 à 00h00, le […]
13 août 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Franck Thilliez : maître ès thriller documenté

Franck Thilliez est un auteur français de romans policiers et autres thrillers. Ingénieur en nouvelles technologies, il possède une particularité très intéressante : ses romans sont […]
12 août 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Hommage à François Cavanna

L’écrivain François Cavanna est mort mercredi 29 janvier à l’âge de 90 ans. PluMe souhaite lui faire un hommage. Notamment parce que, outre le poil à […]
1 août 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Redécouvrir Zola : L’Œuvre

Zola paraît toujours aujourd’hui un peu compassé. Je pense que c’est surtout à cause de la manière dont il est enseigné au collège (trop tôt !) […]
31 juillet 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Comment aimer Baudelaire ?

Pendant ces vacances, j’ai croisé ma belle-sœur qui m’a avoué détester Baudelaire. Comme un fait exprès, quelques temps auparavant, lors d’un atelier PluMe, une participante m’a […]
28 juillet 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

J’ai lu Les Chaussures italiennes de Henning Mankell

Henning Mankell, j’avoue que je ne le connaissais pas. C’est une des participantes de l’atelier PluMe qui a bien voulu me prêter l’un des livres qu’elle […]
27 juillet 2024
PluMe MasterMind atelier d'écriture

Pour Noël : trois bons romans 2013

Ça y est ! Les vacances de Noël sont arrivées ! 🙂 Afin de profiter au mieux de cette période qui, même si elle sera certainement […]