Éditeur ou autoéditeur ? Sait-on que la chaîne éditoriale, lorsqu’un auteur passe par un éditeur traditionnel (à compte d’éditeur, donc), est si complexe ? Dans ce cas précis, nombreux sont les corps de métiers qui entrent en jeu, et l’éditeur investit dans un ouvrage avec l’espoir d’un retour sur investissement. Or, le seuil de rentabilité d’un roman, par exemple, se situe autour de 8500 exemplaires vendus. L’auteur, pour un premier roman, peut espérer toucher entre 5 % et 7 % du prix de vente de ses livres sous la forme de droits d’auteur. Outre le fait qu’il est difficile de se faire éditer pour un premier roman, cette très modeste rétribution pousse certains auteurs, qui caressent l’espoir de vivre un jour de leur plume, à passer à l’autoédition… 

L’éditeur, un professionnel de la chaîne du livre…

D’une œuvre de l’esprit à la librairie, le livre connaît un circuit complexe et industriel avant d’être mis en pâture aux avides lecteurs sur les rayons de la librairie. C’est bien l’auteur qui est en début de processus, lorsqu’il conçoit un texte. Mais comme le roman n’est pas actuellement le livre le plus vendu, les illustrateurs — dessinateurs, photographes, infographistes — sont également de la partie. Et bien souvent, les livres sont des commandes d’éditeur, et c’est ce dernier qui coordonne la création lors de réunions éditoriales. Pour cela, il crée un chemin de fer, qui est un plan déterminant page par page les contenus et leur positionnement dans des grilles constituées de blocs. Cela permet aux auteurs de connaître les contenus et leur longueur.

Une fois les sources achevées, la longue chaîne éditoriale commence. L’éditeur va relire et demander d’éventuelles corrections aux auteurs. Puis il va faire appel à un correcteur-typographe qui va mettre le texte aux normes. Professionnellement, il a droit à une coquille toutes les 100 pages en principe !

L’éditeur va aussi trouver un titre vendeur, va faire composer une couverture et va rédiger le 4e de couverture — ces composants étant déterminants pour que le livre se démarque parmi tous les autres, et pour que le lecteur puisse l’acheter parfois d’une manière impulsive.

L’éditeur va aussi intégrer ce livre dans un catalogue, et même dans une collection. Ceci favorise grandement la fidélisation des lecteurs, qui peuvent par exemple ne pas connaître un auteur, mais faire confiance à la réputation de cette collection.

L’éditeur se charge de la communication autour de la sortie du livre, par son catalogue et son site internet, mais aussi par les relations presse, le community management autour des réseaux sociaux, et en organisant des événements avec l’auteur dans les salons, les librairies, les bibliothèques, les conférences…

Enfin, il coordonne tous les intervenants et prestataires jusqu’à la livraison, y compris concernant les aspects juridiques et contractuels. On l’aura donc deviné, l’éditeur investit et du temps, et de l’argent pour assurer, en principe, le succès des ventes.

L’éditeur, le maillon principal d’un processus complexe

C’est ensuite l’imprimeur qui rentre en lice. Parfois, il intègre la conception d’une maquette — dans le cas contraire, c’est l’éditeur qui inclut cette prestation. La maquette s’appuie sur le chemin de fer.

L’imprimeur s’occupe ensuite du prépresse : on lui livre un PDF spécial, qui lui permet de numériser le fichier pour en tirer des films d’impression (le flashage) et de créer des plaques d’impression utilisées par des machines offset. La chaîne est un peu plus simple si l’impression est numérique. Dans tous les cas, des techniciens s’occupent des machines, parfois très complexes dans le cas de l’Offset — c’est le calage.

Les machines procèdent donc à l’impression, puis au façonnage du livre comprenant l’assemblage des feuilles, leur pliage, leur massicotage, l’intégration de la couverture, puis la reliure.

Enfin, les livres sont conditionnés selon leurs points d’expédition.

Arrive un autre acteur majeur de la chaîne éditoriale, le diffuseur. Son travail est d’acheminer les livres depuis l’imprimeur jusqu’aux points de vente. Ce réseau de vente est le nerf de la guerre, et dépend de chaque éditeur. Certains possèdent leur propre réseau (par exemple, Gallimard possède sa propre filiale de diffusion, la SODIS), d’autres font appel à des prestataires spécialisés.

Enfin, les libraires reçoivent les livres qu’ils ont préalablement achetés à tarif spécial. Ils se chargeront de la vente, de la prescription et du retour des invendus qui iront au pilon.

Tout ceci explique que l’auteur ne reçoive que de 5 à 7 % du fruit de ses ventes. Car le prix de vente de 100 % d’un livre se décompose à peu près ainsi :

  • 51 % : frais de diffusion et de communication ;
  • 18 % : frais d’impression et de fabrication ;
  • 19,5 % : marge de l’éditeur ;
  • 5,5 % : TVA du livre ;
  • 6 % : droits d’auteur.

Quand l’éditeur et l’auteur ne font plus qu’un : principe de l’autoédition

Certains auteurs souhaitent donc revoir cette équation, afin de profiter davantage des fruits de leur labeur : ils deviennent autoéditeurs.

En substance, ceci signifie qu’ils prennent à leur charge les travaux de l’éditeur et coordonnent eux-mêmes la fabrication de leur livre, extrêmement simplifiée s’ils se cantonnent à des livres numériques.

Dès lors, ils font l’économie des frais d’éditeur, des frais d’impression et de fabrication, et des frais de communication puisqu’ils s’en occupent eux-mêmes. Restent à leur charge les frais de diffusion et la TVA. Ainsi, ils peuvent récupérer plus de 50 % de la vente de leurs œuvres en lieu et place des 5 % habituels.

Si ceci se montre alléchant en théorie, nous verrons dans un article ultérieur que ce n’est pas sans poser quelques problèmes d’ordres technique et marketing. Mais c’est une autre histoire ! 🙂

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