Bien sûr que le cinéma se nourrit de la littérature ! Du Procès d’Orson Welles à L’Exorciste de Friedkin, en passant par Shining de Kubrick ou L’Écume des jours de Gondry, l’éternelle question de la réécriture, de l’adaptation ou de la recréation se pose et se posera. Certains films sont des brillantes réussites, d’autres sont des navets retentissants. Bollywood vient de sortir une nouvelle adaptation de Roméo et Juliette de Shakespeare, Ram-Leela. Un choc culturel à découvrir en toute ouverture d’esprit !
On reprend ici le mythe habituel de l’amour qui transcende la différence : un jeune homme (un peu vaniteux) tombe amoureux de la beauté sulfureuse du clan ennemi. Et c’est le prétexte à toute l’expression du cinéma indien, habits flamboyants, chants et danses jusqu’au bout de la nuit. Bref, du Bollywood dans sa splendeur. On ne se situe pas précisément, ici, dans le registre du Roméo et Juliette de Castellani (1954), ni dans celui de Zefirelli (1968), ou de Luhrmann (1996) ou de Carlei (2013). Car oui, Roméo et Juliette ont crevé l’écran depuis 1936 (Georges Cukor) et on compte au moins 12 films sur le sujet !
Non, Ram-Leela, c’est plus schématique. Pas de psychologie, juste de l’amour fou. Pas de sociologie, seulement du romantisme naïf tendance eau de rose. Sanjay Leela Bhansali, le réalisateur, qui passe pour être le Spielberg indien, a obtenu tous les moyens de rendre sa Juliette et son Roméo attachants et très beaux.
Du graphisme, de la musique et du pur sucre teinté d’un exotisme plus que réjouissant : Ram-Leela, c’est toute l’Inde sur vos rétines et dans vos tympans, pour des critiques très positives de cette fresque grandiose sur l’amour de Roméo et Juliette revisité à la sauce Curry.
Le frein à l’écriture