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Les règles de ponctuation

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On croit toujours que c’est simple, de ponctuer un texte… L’usage montre que ce n’est pas le cas. Il peut être utile de faire un petit point (:-D ) sur le sujet, afin de pouvoir maîtriser cette partie primordiale du discours au moment tant attendu de la rédaction…

Souvent, on pense que la ponctuation n’a une utilité que relative dans un texte. Et pourtant… Comparez :

L’enfant mange, sa mère aussi.

… avec :

L’enfant mange sa mère aussi.

On comprend bien que le sens du texte est chevillé à la ponctuation. Le sens, mais aussi les intentions que l’on veut précisément transmettre. Voyez :

  • François ! tu vas partir libre !!!
  • François, tu vas partir libre ?…
  • François… Tu vas partir… libre…
  • François… Tu vas partir… Libre !
  • François, tu vas partir libre.

Si la ponctuation est devenue un peu le parent pauvre de l’écriture, cela provient de cette époque, après la guerre, où les auteurs dictaient leur texte à un opérateur de saisie, qui ne s’embarrassait pas de ce qu’il considérait comme des détails. Pourtant, la clarté du texte dépend de la justesse de la ponctuation. Cette dernière fait partie intégrante de l’art d’écrire.

Du bon usage de la ponctuation

La règle générale et simple, c’est qu’à signe unique, une seule espace [ref]En typographie, on parle bien d’une espace et non d’un espace…[/ref], et qu’à signe double, deux espaces.

La ponctuation finale d’une phrase se place hors des parenthèses ou des crochets.

  • Voici une phrase (ceci est seulement un exemple).
  • Voici une autre phrase (ceci est un autre exemple !).
  • Et encore une phrase (n’est-ce pas non plus un exemple ?).

Le point

Le point termine une phrase. Un titre n’est pas ponctué, à plus forte raison s’il est centré.

Un point est toujours collé au mot qui le précède, et suivi d’une espace. Le mot suivant le point porte une capitale.

Le point d’interrogation

Il termine obligatoirement toute phrase interrogative en style direct.

Le point d’interrogation est encadré par deux espaces. Ceux qui aiment la typographie sauront que l’espace précédant le point d’interrogation est fine insécable, et que celle qui le suit est justifiante. Sur un clavier d’ordinateur, on se contente d’une espace avant et après. Attention, le signe de ponctuation ne doit pas être rejeté à la ligne. Si c’est le cas, on utilise une espace insécable ([maj]+[ctrl]+[espace] sur PC, ou le signe   ou   en HTML).

Le mot suivant le point d’interrogation porte une capitale s’il commence une phrase.

Le point d’exclamation

Le point d’exclamation termine les phrases exclamatives. Il suit obligatoirement les interjections (oh ! Eh bien !) mais on ne le place qu’une fois si on utilise une suite d’interjections semblables (oh là là ! Ah ah !). Le point d’exclamation est précédé d’une espace fine insécable et suivi d’une espace justifiée.

Le mot suivant commence par une capitale, sauf si le point d’exclamation ne fait que scander une même phrase.

Au voleur ! à moi ! me faire ça à moi ! Mais tu me le paieras ! car ta perfidie est trop grande ! Oh là là ! pauvre de moi ! pauvre de moi !

La virgule

C’est sans doute la virgule qui pose le plus de soucis.

Elle sépare sujets, compléments, épithètes, attributs et propositions de même nature non unies par une conjonction de coordination (mais, où, et, donc, or, ni, car). Ainsi, mettre une virgule après un et dans une énumération est fautif, puisque le et vaut pour une virgule.

  • Le père, la mère, l’oncle, la tante et le fils.

Sont fautives les phrases suivantes :

  • Le père, la mère, l’oncle, la tante, et le fils.
  • Le père, la mère, l’oncle, la tante, ou le fils.

La virgule isole également les mots mis en apostrophe ou formant répétition, ainsi que les propositions relatives explicatives.

  • Ma vie, ô mon fils, vaut la peine d’être vécue.
  • La vie, ma vie, vaut la peine d’être vécue.
  • La vie, qui est une chose importante, vaut la peine d’être vécue.

On ne sépare pas de leur verbe plusieurs sujets, coordonnés ou non, ni non plus le verbe du complément d’objet, direct ou indirect.

  • Franck, Marc et Marie vont à la piscine.
  • Franck, Marc, Marie vont à la piscine.
  • Franck et Marie mangent un gâteau.

Sont fautives les phrases suivantes :

  • Franck, Marc et Marie, vont à la piscine.
  • Franck et Marie mangent, un gâteau.

Deux ni peu éloignés l’un de l’autre ne sont pas séparés par une virgule.

Je n’irai ni en enfer ni au paradis.

Il n’y a jamais de virgule avant une parenthèse, un tiret ou un crochet.

Un etc. est toujours précédé d’une virgule puisqu’il clôt une énumération.

La virgule colle au mot qu’elle suit et est suivie par une espace justifiante.

Le point-virgule

Le point-virgule s’emploie pour séparer dans une phrase les parties dont l’une au moins est déjà subdivisée par une virgule, ou pour séparer des propositions de même nature qui sont assez étendues. Attention à ne pas utiliser un point-virgule lorsqu’on peut à la place utiliser une virgule ou un point. Le point-virgule est tout sauf léger du point de vue du style.

Comme tout signe double, le point-virgule est encadré par une espace fine insécable et une espace justifiante. Le mot qui suit ne porte pas de capitale.

Le deux-points

Le deux-points introduit une énumération, une citation, une explication ou un discours.

On évite d’écrire une phrase avec plusieurs deux-points qui se suivent.

Il est encadré lui aussi par une espace fine insécable et une espace justifiante. Le mot qui suit ne porte pas de capitale, sauf si le deux-points annonce une citation en style direct.

  • Il regarda : son genou était éraflé.
  • Il lui dit catastrophé : « Ton genou est éraflé ! »

Les énumérations

Personne n’est d’accord au sujet des énumérations, et on voit tout et n’importe quoi. Pour l’écrit sur papier, la règle est la suivante : chaque paragraphe d’une énumération introduite par un deux-point, sauf le dernier, se termine par un point-virgule, quelle que soit sa ponctuation interne.

Si un paragraphe se subdivise à son tour en une énumération, chacun se termine par une virgule.

Les termes de l’énumération suivent la règle des capitales avec les deux-points, les point-virgules et les virgules : aucune premier mot de paragraphe ne porte de capitale.

Enumération sur papier

Pour l’écran, afin de garantir une certaine lisibilité, on simplifie à l’extrême. Les paragraphes ne portent aucune ponctuation. C’est d’autant plus vrai pour une présentation de type PowerPoint.

Enumération sur l'écran

Les tirets d’une énumération sont suivis d’une espace justifiante.

Les points de suspension

Les points de suspension marquent une suppression, une interruption ou un sous-entendu. Ils sont toujours trois (et non deux ou quatre ou cinquante…)

Ils laissent subsister la ponctuation normale, sauf le point final d’une phrase qui se trouve confondu avec eux.

Je n’en sais rien !… Peut-être ?… Il faudrait le dire…

Après des points de suspension, le mot porte une capitale seulement s’ils terminent effectivement la phrase.

Eh bien ! je dirais que… je n’en suis pas certain… Qu’en penses-tu ?

Pour couper une citation, on utilise les points de suspension entre crochets […].

Etc. n’est jamais suivi de points de suspension, mais d’un point final.

Les points de suspension sont collés à la dernière lettre du mot qu’ils suivent, sauf s’ils sont utilisés à la place d’un mot, auquel cas ils sont encadrés par une espace justifiante.

Les parenthèses et les crochets

Les parenthèses servent à intercaler dans une phrase une indication ou une précision accessoires. La parenthèse fermante est dans le même caractère que la parenthèse ouvrante si le texte utilise plusieurs types de caractères.

La parenthèse colle le mot qu’elle encadre mais est séparée du reste de la phrase par une espace justifiante.

Les crochets encadrent une intercalation à l’intérieur d’une parenthèse, ou immédiatement après : ([ ]).

Le crochet utilise la même règle d’espaces que la parenthèse.

Le tiret

Le tiret encadrant plusieurs mots, à la façon des parenthèses, sont préférés à celles-ci à chaque fois qu’on désire séparer du texte une notation sans que la coupure soit trop marquée. On supprime le second tirer avant un point final.

Le tiret est encadré par deux espaces justifiantes.

En savoir plus

3 Comments

  1. Avatar Arnaud dit :

    Bonjour,

    Une question de néophyte. Je n’arrive pas à trouver la signification de la suite de caractères « ./. », sans les guillemets, à la fin d’un texte court.
    Et surtout l’origine de cette « ponctuation ».

    Si vous avez la réponse, j’en serais très intéressé.

    Bien cordialement,
    Arnaud

    • Boris Foucaud Boris Foucaud dit :

      Bonjour,

      ce signe ‘./.’ n’est pas un signe utilisé en typographie classique. Il est apparu en même temps que les machines à écrire. On l’utilisait en bas de page à droite pour dire au lecteur que d’autres pages suivraient et que le document n’était donc pas terminé. En fait, il signifie ‘page 3 sur 5’ par exemple (‘3/5’), mais comme à l’époque des machines à écrire on ignorait souvent le nombre de pages restant avant la fin du document en cours de rédaction, on laissait des points à la place des numéros de pages. D’ailleurs, le véritable signe était plutôt ‘…/…’ mais comme il était long à écrire, on l’abrégeait en ‘./.’ Il faut savoir que le foliotage (pagination) à la machine à écrire était souvent techniquement pénible à effectuer, il était plus simple de faire ainsi.

      Aujourd’hui, il arrive qu’on utilise donc encore ce signe pour signifier qu’un texte se poursuit à une page suivante, mais à l’ère du traitement de texte, cette pratique tend véritablement à disparaître au profit d’un foliotage ou même d’aucune indication. 🙂

  2. Avatar Rose Bouvet dit :

    Bonjour,

    Je me demandais si après une virgule placée au milieu d’un vers on devait compter la syllabe précédant la virgule, comme dans l’exemple suivant : « L’enfant mange, sa mère aussi ». Cela conterait dans une poésie comme un vers de 8 syllabes ou plutôt de 7 syllabes ?

    Merci d’avance,
    Cordialement.

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