PluMe a déniché pour vous un concept de guides de voyage qui mérite le détour. Non par le contenu : un bon vieux guide du Routard y suffit. Non par la notoriété : Michelin a déjà conquis le monde jusqu’à la planète Mars. Mais par la ligne éditoriale et le savoir-faire, qui sont sans équivalent dans la sphère éditoriale. Ici, il ne s’agit pas seulement de guides pratiques de voyage, mais de guides d’atmosphère. De guides qui retracent la lumière des lieux, l’esprit des habitants, la marque des choses. S’il faut chercher souvent beaucoup pour mettre la main sur ce type d’ouvrages, les éditions Nomades en ont fait leur marque de fabrique.
Par exemple, penchons-nous sur Portugal, itinéraire de voyageurs : voici typiquement un produit éditorial qui peut sembler anodin, même si la couverture attire l’attention, mais qui recèle en y voyant de plus près une force imaginaire très particulière. Si on connaît le Portugal, ce guide rappelle non pas des clichés, mais du vécu. Et si cette contrée est inconnue, il dépeint précisément l’esprit des lieux et donne envie de s’y immerger.
La description pratique du monde s’inscrit dans les gènes du guide de voyage. Et ici, évidemment, ces livres ne dérogeront pas à l’attente nécessaire ou minimale du lecteur. Lieux fameux ou insolites, bonnes adresses, bons plans seront abordés systématiquement. Mais à la différence d’autres volumes, on vous offrira ici avant tout une vision du monde et un point de vue. C’est la grande différence décrite par Roland Barthes, entre un ouvrage d’écrivant et d’écrivain. Les livres de voyage de chez Nomades sont plutôt des guides d’écrivains. Si Stendhal avait inventé le genre à propos de Rome, celui-ci demandait sans doute d’être remis au goût du jour en étant poussé plus avant. Après tout, c’est parfois l’imaginaire qu’un voyageur cherche dans sa quête, plus que de la simple prestation hôtelière.
Les éditions Nomades réinvestissent dès lors le genre du guide de voyage. Lisbonne, l’essentiel en est un très bon exemple. Il mêle bonnes adresses et douce mélancolie, de cette atmosphère qui fait l’esprit lisboète. Le guide porte l’empreinte d’un œil et d’un cœur qui vit, qui inspire, qui hume et qui déniche. Et cet œil amène naturellement à des portraits, de bonnes adresses, des témoignages qui rendent l’ouvrage particulièrement conforme à l’endroit visité. Autant dire qu’un livre sur Lisbonne ne ressemble ici pas à un livre sur New York. Un lieu, c’est une ligne éditoriale, un imaginaire, un monde à appréhender. Un lieu, c’est un livre. L’équation éditoriale est économiquement osé, mais logiquement bonne. Le résultat le prouve.
Ainsi, les éditions Nomades ont ceci d’original que leurs guides de voyage n’ont pas vocation à être des photocopies d’un réel de touriste consensuel, comme le sont les guides Michelin ou Hachette. Au contraire, ils se situent dans l’imaginaire du voyage, dans l’immersion dans une culture et un imaginaire, autant dans le fond que dans la forme. Ceci produit des ouvrages assumés, très esthétiques, agréables à manier et à parcourir, et surtout beaucoup plus conformes à l’usage que peut en attendre un voyageur, presque au sens rimbaldien.
Ici, il ne s’agira pas de courir en diagonale dans un pays pour en voir le plus possible dans le temps minimum : il s’agira de humer le monde pour confronter sa vision à une autre, éclairée, afin de se construire son propre véritable trajet à travers la culture et l’imaginaire d’un lieu. Les éditions Nomades vous proposent ainsi votre propre road trip.
Sylvie Ducas, directrice d’un master Métiers du livre : interview (1/2)